"Sécurité et prospérité": Comment la N-VA part déjà à l’assaut de l’électeur (ECLAIRAGE)
- Publié le 19-11-2017 à 18h54
- Mis à jour le 19-11-2017 à 18h55
La formation séparatiste est en ordre de marche pour 2018 et 2019 après un plébiscite présidentiel. L'occupant du “Schoon Verdiep”, centre du pouvoir à l’hôtel de ville d’Anvers ne pourra certainement pas reprocher à ses alter-egos francophones du PS (Elio Di Rupo) et Défi (Olivier Maingain) de s’accrocher à leur fauteuil présidentiel… Bart De Wever qui dirige la N-VA depuis 2004 a été reconfirmé samedi à la tête de la formation séparatiste flamande. A un score… stalinien !
Exception présidentielleLes statuts du parti étaient clairs : un nouveau président doit être désigné après deux mandats. Mais voilà Bart De Wever avait fait part de son souhait de continuer à diriger le parti après les élections communales de 2018 et les élections nationales, régionales et européennes de 2019. Il a donc demandé et obtenu l’accord du bureau de parti pour se représenter. Les membres ont voté du 6 au 13 novembre et pas moins de 98,5 pc des voix ont été exprimées en faveur de De Wever.
Précision : personne n’a osé l’affronter. Pas l’ombre d’un rebelle au sein d’un parti où le pouvoir est entre les mains du “voorzitter” et de sa garde rapprochée. Il faut dire que la N-VA entend récolter des fruits de sa participation à tous les niveaux de pouvoir. Dans la foulée, le premier parti politique du pays a déjà lancé sa campagne électorale.
Un parti familial qui prône la sécuritéAutre certitude : la N-VA continuera à surfer sur sa ligne récente, plus sécuritaire et économique qu’identitaire même si ce dernier enjeu peut resurgir très vite, comme tout récemment lors de l’arrivée du leader séparatiste catalan, Carles Puigdemont en Belgique. Ou lorsque Liesbeth Homans cadenasse encore plus le statut des communes de la périphérie bruxelloise. Comme quoi, la vision de la N-VA sur les minorités culturelles est vraiment à géométrie variable.
N’empêche : avec une affiche mettant en scène un père regardant affectueusement sa fille dans un intérieur cosy et un slogan “En sécurité à la maison dans une Flandre prospère” (”Veilig thuis in een welvarend Vlaanderen”), le premier parti flamand ne fera pas du communautaire sa principale priorité.
“Nous avons prouvé au cours des dernières années que la N-VA fait la différence” s’est réjoui Bart De Wever. “Le changement fonctionne : les impôts ont baissé, il y a plus d’emplois que jamais, nous investissons de nouveau dans notre sécurité et nous poursuivons une politique de migration stricte mais juste.”
Mais ce n’est pas fini. “Nous devons entreprendre des réformes sur le plan socio-économique afin de réduire les dettes du passé et assurer notre prospérité. Les défis restent également importants en matière de sécurité et de migration” a conclu le président, très sûr de lui.