FWB: les détournements au Centre de l'Audiovisuel se chiffrent à 500.000€ et non 107.000
Le numéro 1 de l'administration de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Frédéric Delcor, s'était expliqué en mai au Parlement sur les détournements de fonds réalisés par un comptable véreux au sein du centre du cinéma et de l'audiovisuel (CCA) de la Fédération.
- Publié le 26-09-2016 à 14h52
- Mis à jour le 26-09-2016 à 14h54
Après le scandale de l'Office wallon des déchets il y a deux mois auparavant, c'était au tour de la Fédération Wallonie-Bruxelles d'être secouée par une affaire de malversations. Un comptable rattaché à la Direction générale Culture a en effet été mis vendredi le 22 avril à la disposition de la justice après avoir reconnu le détournement de fonds publics.
Selon une première estimation, le préjudice était estimé à un peu plus de 107.000 euros. Aujourd'hui, on parle plutôt de 500.000.
"Les vérifications administratives se poursuivent afin de circonscrire avec certitude la totalité du préjudice subi par le ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, lequel se constituera partie civile", a indiqué le ministère.
Démasqué à la suite d'un contrôle de routine
Le fonctionnaire véreux a été démasqué à la suite d'un contrôle de routine mené par la Cour des comptes. Plusieurs versements sur des numéros de compte non-identiables opérés par l'intéressé ont attiré l'attention des auditeurs.
Après quelques recherches, il est rapidement apparu que les comptes en banque en question appartenaient au comptable auteur de ces versements.
Interrogé vendredi par sa hiérarchie, le fonctionnaire, qui gérait plusieurs comptes bancaires pour l'administration, a rapidement reconnu les faits commis entre 2014 et 2015.
Il a immédiatement été mis à la disposition de la justice et de la police qui a procédé à son interpellation.
Deux mois après un autre scandale
Ces faits surviennent deux mois à peine après l'éclatement du scandale assez similaire au sein de l'Office wallon des déchets (OWD) où un comptable véreux, René Tonneaux, a détourné quelque deux millions d'euros sur plusieurs années avant d'être démasqué.
Passé aux aveux devant sa hiérarchie, il avait pu prendre la fuite en raison d'une communication défaillante entre l'administration et la justice, et n'avait été retrouvé qu'après 18 jours de cavale.
L'affaire OWD, révélée au public par l'intervention d'un député d'opposition (Jean-Luc Crucke, MR) en séance plénière du parlement wallon, a généré de fortes turbulences politiques lorsqu'il est apparu que la liberté dont disposait ce comptable - qui assurait aussi un rôle de trésorier - avait été pointée du doigt depuis plusieurs années par la Cour des comptes.
Cette dernière avait annoncé dans la foulée vouloir passer au crible toutes les comptabilités des administrations régionales, tandis que le gouvernement prenait des mesures pour garantir un meilleur contrôle.Le numéro 1 de l'administration de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Frédéric Delcor, s'est expliqué le mardi 17 mai au Parlement sur les détournements de fonds réalisés par un comptable véreux au sein du centre du cinéma et de l'audiovisuel (CCA) de la Fédération.
Convoqué en commission du Budget et de la Fonction publique, le secrétaire général du ministère de la Fédération est notamment venu expliquer pourquoi la supervision comptable au sein du CCA n'avait pas été renforcée alors qu'un rapport de la Cour des comptes y avait pointé, dès 2013, de "nombreuses lacunes".
Devant les députés, M. Delcor a assuré que les observations de la Cour avait été suivies "à 85%". Mais il a reconnu que la recommandation précise de séparer au sein de l'office les fonctions d'ordonnateur et d'exécuteur des paiements n'avait pas été opérée.
"Vu la raréfaction des ressources humaines, nous avons alors préféré donner la priorité au soutien au développement du secteur...", s'est-il défendu.
Si aucune décision à brève échéance n'a été prise, c'est aussi parce que la direction de l'administration avait décidé de procéder à moyen terme à l'installation d'un nouveau logiciel comptable au CCA, ce qui aurait solutionné bien des remarques de la Cour des comptes.
"On ne répond pas toujours aux remarques (à court terme, ndlr) de la Cour des comptes parce qu'on a des objectifs à moyen terme et à long terme, et que l'on doit aussi ternir compte de nos ressources. Il y a donc une balance des intérêts qui est faite", a ajouté Frédéric Delcor, pointant au passage l'"abus de confiance" opéré par ce comptable en service depuis une trentaine d'années.