Ivre, le steward empêche l’avion de décoller vers Bruxelles
De l’aveu même de la porte-parole de Jetair, c’est la première fois que la compagnie aérienne est confrontée à une telle situation. Il a fallu laisser 11 passagers belges sur place pour assurer la sécurité du vol. Récit.
- Publié le 26-09-2016 à 14h13
- Mis à jour le 26-09-2016 à 14h16
Il a fallu laisser 11 passagers belges sur place pour assurer la sécurité du vol Jetair. De l’aveu même de la porte-parole de Jetair, c’est la première fois que la compagnie aérienne est confrontée à une telle situation. Du moins sur ces dix dernières années. Un cas exceptionnel donc, et heureusement d’ailleurs, qui n’en a pas pour autant moins choqué les passagers du vol Jetair, en provenance de Zakynthos vers Bruxelles, vendredi dernier.
Le décollage est prévu ce jour-là à 17 h 40, heure locale grecque. Les passagers embarquent quelques minutes plus tôt à bord de l’appareil de la compagnie Jetair. Un passager nous raconte : "Lorsque je monte dans l’avion, une bonne trentaine de personnes s’y trouvent déjà installées. Certains passagers chuchotent déjà sur le comportement suspect d’un steward. Ils expliquent à d’autres qu’il éprouverait des difficultés à se mouvoir. Quelques instants plus tard, une personne prend la parole au micro de l’avion. Une voix masculine et incompréhensible. Les propos ne sont pas cohérents et personne ne comprend le contenu du message. Il s’agit du steward en question. Ce dernier s’approche ensuite de nous et constate que nous disposons d’un gilet et d’une ceinture de sécurité pour enfant. Mais il retourne chercher le même matériel. Je constate alors qu’il titube, tient une nouvelle fois des propos incohérents et se trouve clairement en état d’ivresse manifeste."
Alors que l’avion continue de se remplir de ses passagers, les autres membres de l’équipage font alors une annonce générale, évoquant un retard suite à un "problème technique". "Quelques minutes plus tard, ils justifient à nouveau le retard prétextant cette fois qu’un membre de l’équipage est ‘malade’. Ils ajoutent être à la recherche d’une solution", poursuit notre passager. Il est alors 18 h 10. Alors que l’avion devait décoller une demi-heure plus tôt, il se trouve toujours sur le tarmac grec de Zakynthos.
Et là, stupéfaction pour les passagers, lorsqu’on leur demande à tous de sortir de l’appareil. "L’avion est totalement vidé sans nous donner plus d’explications. On nous place dans une zone de transit sans toilettes, sans la possibilité d’acheter à boire, alors qu’on compte plusieurs enfants en bas âge parmi les passagers. Suite à un mécontentement général, on obtient finalement la possibilité d’accéder à une autre partie de l’aéroport."
Après plus de deux heures d’attente, il est alors expliqué aux passagers que le vol ne comptera plus autant de membres d’équipage que prévu, (en raison, vous l’aurez compris, de l’exclusion du steward en état d’ivresse, NdlR) et qu’il faudra dès lors laisser certains passagers sur place. Appel est lancé aux volontaires pour rester deux jours de plus en Grèce, jusqu’au prochain vol vers Bruxelles, organisé hier, le tout aux frais de la compagnie Jetair. Onze passagers se porteront volontaires. Il est alors 20 h 15, le vol Zakinthos-Bruxelles peut enfin décoller.
Contactée par nos soins, la porte-parole de la compagnie Jetair, Florence Bruyère confirme l’incident, évoquant des "problèmes personnels" d’un membre de l’équipage. "Les normes européennes de sécurité nous obligent à respecter un certain nombre de passagers par membre d’équipage. Nous avons dès lors procédé de la sorte pour assurer avant tout la sécurité. Pour ce qui est du steward en question, un rapport a déjà été rédigé et il sera prochainement convoqué. Il va de soi qu’un suivi en interne de cette affaire se fera", assure enfin la porte-parole.