La Russie prête à discuter pour éviter des incidents dans le ciel syrien

Le porte-parole du Pentagone, Peter Cook, a déclaré que Washington prenait note de cette bonne volonté russe et attendait désormais une réponse formelle de la part des autorités à Moscou.

Belga
La Russie prête à discuter pour éviter des incidents dans le ciel syrien
©AP

La Russie a fait savoir de manière informelle qu'elle était prête à faire des efforts pour éviter d'éventuels incidents dans le ciel syrien entre pilotes russes et américains, ont indiqué mardi des responsables du Pentagone. L'un d'entre eux, s'exprimant lors d'une tournée européenne du secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a précisé que Moscou avait fait savoir qu'elle était prête à mettre en oeuvre les engagements pris lors d'une première session de négociations.

Ces engagements comprennent le choix de la langue et de la fréquence radio utilisées par les pilotes, ainsi que celui de l'altitude à laquelle les appareils vont effectuer ces missions, a indiqué cette source sous couvert d'anonymat.

Des responsables américains et russes ont discuté la semaine dernière, à la demande de la Russie, des moyens d'éviter tout incident potentiel dans le ciel syrien à l'occasion des missions menées par les deux pays, en prévoyant qu'elles n'aient pas lieu au même endroit et en même temps.

Le porte-parole du Pentagone, Peter Cook, a déclaré que Washington prenait note de cette bonne volonté russe et attendait désormais une réponse formelle de la part des autorités à Moscou.

Ces discussions russo-américaines ont débuté peu après la décision russe de lancer à son tour des missions aériennes en Syrie. Mais en dépit de violations de l'espace aérien turc par l'aviation russe et de l'insistance des Etats-Unis, Moscou a refusé de les poursuivre.

"Nous attendons les Russes. Ils nous doivent une réponse", a déclaré mardi M. Carter depuis la base aérienne américano-espagnole de Moron de la Frontera.

Le secrétaire à la Défense s'est ensuite rendu à la base américano-italienne de Sigonella, en Sicile. Il est attendu jeudi à Bruxelles pour une réunion ministérielle à l'Otan.

Moscou affirme avoir bombardé mardi 12 cibles de l'EI en Syrie

Des avions de combat russes ont bombardé mardi 12 cibles en Syrie liées au groupe djihadiste Etat islamique (EI), a affirmé le ministère de la Défense à Moscou. Les avions ont frappé des cibles dans la région autour de la ville de Deir Ezzor (est) ainsi que dans les provinces de Damas, Idleb et Lattaquié, selon un communiqué.

L'aviation a touché "des infrastructures logistiques, des postes de commandement, des camps d'entraînement et des bases" appartenant à l'EI, au cours d'une vingtaine de sorties, a précisé le ministère.

Dans la région de Deir Ezzor, les avions de combat ont largué des bombes anti-bunker pour détruire deux postes de commandement de l'EI, indique-t-il.

L'EI contrôle la majorité de la province de Deir Ezzor et environ la moitié de la ville, et combat les forces du gouvernement pour prendre le contrôle de l'aéroport militaire qui jouxte la ville.

Moscou assure également que son aviation a frappé des combattants de l'EI et une usine d'armement dans la région de la Ghouta, à l'est de Damas. Dans la province d'Idleb (nord-ouest), trois camps ont été touchés, selon le communiqué, dont un dans lequel se trouvaient possiblement des combattants étrangers.

Dans la province côtière de Lattaquié, une frappe a touché une base fortifiée de l'EI, toujours selon Moscou.

Le communiqué du ministère de la Défense ne fait pas mention de frappes près de Palmyre. Plus tôt, l'armée russe avait démenti avoir avoir mené des bombardements sur les positions de l'EI dans et autour de cette ville, comme l'avait auparavant annoncé la télévision d'Etat syrienne.

La Russie est intervenue le 30 septembre dans le conflit en Syrie, pour venir en aide au régime de Bachar al-Assad, son allié, qui a perdu le contrôle des deux-tiers du pays depuis le début de la guerre contre les rebelles et les groupes djihadistes dans la foulée du mouvement pacifique de contestation du pouvoir en mars 2011.

Depuis, l'armée de l'air russe, qui a acheminé des renforts en Syrie, cible les groupes rebelles dans plusieurs régions syriennes et dans une moindre mesure l'EI qui s'est emparé de la moitié du territoire syrien.

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