"Condescendance", "insulte": des démocrates américains agacés par Netanyahu

Des dizaines de parlementaires démocrates ont boycotté le discours de Benjamin Netanyahu sur l'Iran mardi au Congrès américain, tandis que d'autres, présents dans l'hémicycle, ont ostensiblement manifesté leur exaspération face à ce qu'ils qualifient de coup politique et partisan.

afp
"Condescendance", "insulte": des démocrates américains agacés par Netanyahu
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Des dizaines de parlementaires démocrates ont boycotté le discours de Benjamin Netanyahu sur l'Iran mardi au Congrès américain, tandis que d'autres, présents dans l'hémicycle, ont ostensiblement manifesté leur exaspération face à ce qu'ils qualifient de coup politique et partisan.

Les 40 minutes du discours du Premier ministre israélien, son troisième depuis 1996 soit autant que Winston Churchill, ont donné lieu à une subtile bataille entre le côté démocrate de l'hémicycle, où des sièges ont été occupés par des républicains pour combler le vide, et le côté républicain, où les élus ont bondi sur leurs pieds à de multiples reprises pour ovationner leur hôte.

La chef des démocrates de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, présente, a montré son agacement en secouant la tête, levant les yeux au ciel et commentant à haute voix plusieurs passages.

"En tant que personne qui chérit la relation américano-israélienne et aime Israël, je suis attristée par l'insulte proférée contre l'intelligence des Etats-Unis en tant que membre des pays P5+1, et attristée par la condescendance à l'encontre de nos connaissances sur la menace posée par l'Iran", a-t-elle ensuite déclaré dans un communiqué inhabituellement sévère pour un dirigeant étranger, a fortiori israélien.

Quelques démocrates, comme les sénateurs Robert Menendez et Chuck Schumer, ont témoigné de leur enthousiasme, mais la plupart des démocrates se sont contentés au mieux d'applaudissements polis, certains gardant obstinément les bras croisés.

"Maintenant le Premier ministre peut retourner chez lui faire campagne et dire qu'il a fait la leçon au Congrès et aux Américains sur des choses qu'apparemment nous ignorions", a ironisé le démocrate John Yarmuth, dans une conférence de presse au Capitole.

"Je n'ai pas apprécié le ton condescendant", a-t-il dit. "Il cherchait à semer la peur", a-t-il ajouté, en comparant les méthodes de Benjamin Netanyahu à celles de Dick Cheney, ancien vice-président américain et l'un des initiateurs de la guerre d'Irak.

Jan Schakowsky n'a pas manqué de rappeler que Benjamin Netanyahu avait été un fervent partisan du renversement de Saddam Hussein, et souligné l'absence de "plan B" si les négociations internationales sur le nucléaire iranien échouaient.

"Ce que j'ai entendu aujourd'hui ressemblait à une tentative de ruer les Etats-Unis vers la guerre une fois encore", a-t-elle ajouté.

Les républicains ont fait bloc avec Benjamin Netanyahu, qui avait été invité unilatéralement par le président de la Chambre, John Boehner.

"Je suis encouragé par la réception donnée au Premier ministre par des élus des deux partis, et j'espère que les Américains réfléchiront sur le fond aux inquiétudes du Premier ministre", a déclaré le chef de la majorité républicaine de la Chambre, Kevin McCarthy.

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