Proche-Orient: Arafat de plus en plus isolé

P. D.-D.
Proche-Orient: Arafat de plus en plus isolé
©EPA

Israël resserre encore un peu plus son étau autour du président palestinien

JÉRUSALEM Les Israéliens ont poursuivi leurs manoeuvres d'intimidation à l'égard du président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat, renforçant l'encerclement de son quartier général à Ramallah, en Cisjordanie, alors que plusieurs milliers de Palestiniens descendaient dimanche dans les rues de Cisjordanie et de la bande de Gaza pour manifester leur soutien au raïs.
`Nous allons sacrifier notre sang et nos âmes pour toi, Arafat´, a scandé à Gaza une foule d'environ 3.000 personnes, sur fond de coups de feu tirés en l'air par des activistes du Fatah, proches de Yasser Arafat. `Toutes les factions palestiniennes te soutiennent!´, ont encore scandé les manifestants, brandissant des portraits d'un Arafat plutôt jeune et souriant.
Le nouveau déploiement de dizaines de blindés de Tsahal au cours des deux derniers jours dans la ville autonome de Ramallah est l'une des conséquences d'un sanglant attentat palestinien perpétré jeudi soir en Israël (5 civils israéliens avaient été tués).

Et, apparemment, le gouvernement de Jérusalem ne compte pas en rester là. L'armée israélienne a ainsi décidé de s'attaquer désormais aux milices armées liées au Fatah, le mouvement de Yasser Arafat, a annoncé le ministre de la Défense Binyamin Ben Eliezer, lors du Conseil de ministres hebdomadaire.
Menaces

Selon le quotidien Yédiot Aharonot, l'enquête du Shin Beth (service de sécurité intérieure) a établi que l'auteur de l'attentat `était lié à une cellule dépendant directement de Marwan Barghouthi´, le secrétaire général du Fatah en Cisjordanie.
Des responsables des services de sécurité israéliens ont même menacé d'assassiner Barghouti. `Les hauts responsables du Fatah doivent savoir que leur vie est en danger´, a affirmé un responsable sécuritaire au quotidien Haaretz.

Cerné par les chars israéliens et privé de ses hélicoptères détruits par l'aviation israélienne, Yasser Arafat est donc bloqué à Ramallah depuis le 3 décembre dernier à la suite d'une précédente série d'attentats anti-israéliens.
Depuis lors, le leader de l'Autorité palestinienne semble de plus en plus isolé dans son propre camp. Les dix derniers jours, pourtant marqués par une recrudescence des opérations israéliennes, notamment la destruction samedi des locaux de la radiotélévision palestinienne, ont été paradoxalement marqués par l'absence de contacts directs entre les dirigeants arabes et Yasser Arafat.
Le Jihad islamique a quant à lui menacé dimanche de lancer des attaques anti-israéliennes si l'Etat juif ne rendait pas sa liberté de mouvement au président palestinien.

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