Jeu, set et match pour Matteo Renzi

Si certains observateurs avaient encore des doutes sur l'habilité politique de Matteo Renzi, l'élection du douzième président de la République les aura tous balayés.

Valérie Dupont
Jeu, set et match pour Matteo Renzi
©AFP

Si certains observateurs avaient encore des doutes sur l'habilité politique de Matteo Renzi, l'élection du douzième président de la République les aura tous balayés. Le président du conseil des ministres, qui vient de fêter ses quarante ans, a réussi à damer le pion à de nombreux vieux crocodiles de la politique italienne, Silvio Berlusconi en premier. Car si le nom de Sergio Mattarella est sorti des urnes samedi à treize heures,avec 665 votes, lors du quatrième tour de scrutin, c'est parce qu'à ce petit jeu du poker menteur qu'est une élection présidentielle, le joueur Renzi s'est révélé le plus futé. Jeudi, soit quelques heures avant l'entrée des grands électeurs au parlement pour le premier tour de scrutin, Matteo Renzi s'est adressé à l'assemblée de son parti, pour annoncer le nom de Sergio Mattarella. Applaudissements soutenus, un coup de maitre, car si le parti démocrate n'a jamais réussi à s'unir totalement derrière le florentin, cette fois, c'est à l'unanimité qu'ils approuvent le choix du juge constitutionnel palermitain. "C'est un choix qui unit à nouveau notre parti" affirme Pierluigi Bersani, qui ces dernières semaines menait la fronde à l'intérieur du centre gauche. Cette grande macédoine politique qu'est le parti démocrate se retrouve parfaitement dans le profil de Sergio Mattarella. Issu de la gauche de la disparue démocratie chrétienne, il plait aux catholiques du parti démocrate, tout comme à la frange plus radicalement à gauche. Mais au moment où Matteo Renzi réussissait à sauver l'unité de son parti, Silvio Berlusconi avalait de travers son "espresso". Sergio Mattarella est un de ceux qui a osé se mettre en travers de la route du milliardaire, certes avant l'arrivée en politique du désormais "excavalière", c'est le genre de chose que Silvio Berlusconi n'oublie jamais. Mais ce qui a surtout agacé Silvio Berlusconi, est la méthode de Matteo Renzi, ce dernier a véritablement imposé son candidat sans laisser aucun espoir de discussion aux partis de droite.

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