Burkina Faso : Compaoré ne démissionne pas mais lève l'état de siège

"J'ai entendu le message. Je l'ai compris et pris la juste mesure des fortes aspirations au changement", a affirmé M. Compaoré. Les mots du chef de l'Etat étaient très attendus après l'annonce par l'armée burkinabè d'une prise de pouvoir un peu plus tôt dans la soirée.

AFP

Le président Blaise Compaoré n'a pas indiqué qu'il démissionnerait et a annulé l'état de siège qu'il avait décrété quelques heures plus tôt, dans une allocution télévisée après les émeutes qui ont embrasé jeudi le Burkina Faso.

Ces émeutes ont fait une trentaine de morts et plus de 100 blessés, selon un opposant.

"J'ai entendu le message. Je l'ai compris et pris la juste mesure des fortes aspirations au changement", a affirmé M. Compaoré.

"Je reste disponible à ouvrir avec vous des pourparlers pour une période de transition à l'issue de laquelle je transmettrai le pouvoir au président démocratiquement élu", a-t-il poursuivi.

Les mots du chef de l'Etat étaient très attendus après l'annonce par l'armée burkinabè d'une prise de pouvoir un peu plus tôt dans la soirée.

Les pouvoirs exécutifs et législatifs seront assumés par un organe de transition, qui sera mis en place "en concertation avec toutes les forces vives de la nation" et dont l'objectif est un "retour à l'ordre constitutionnel" "dans un délai de douze mois", avait fait savoir le chef d'état-major des armées Nabéré Honoré Traoré, dans un communiqué lu par un officier lors d'une conférence de presse.

Si l'armée a imposé un couvre-feu "sur l'ensemble du territoire de 19h à 6h", qu'elle a mis en application en contrôlant tout passant à Ouagadougou, a constaté un journaliste de l'AFP, Blaise Compaoré a de son côté déclaré "annuler l'état de siège" national qu'il avait décrété dans l'après-midi.

Le chef de l'Etat burkinabè a participé à trois putschs, dont le dernier lui a permis d'arriver au pouvoir en 1987. Malgré deux septennats (1992-2005) puis deux quinquennats (2005-2015) et 27 ans de règne, il souhaitait se maintenir aux affaires après 2015, ce que ne lui permettait pas la Constitution.

Les manifestations de jeudi ont été causées par sa volonté de faire réviser pour la troisième fois - après 1997 et 2000 - l'article 37 la Loi fondamentale, qui fixait à deux le nombre maximum de quinquennats présidentiels.


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