Plan régional de stationnement: les communes bruxelloises à la traîne
La majorité des communes n’ont pas adopté le règlement parking de la Région.
- Publié le 27-08-2014 à 20h16
- Mis à jour le 28-08-2014 à 08h07
La majorité des communes n’ont pas adopté le règlement parking de la Région
Au moins 10 des 19 communes bruxelloises ne respecteront pas le délai du 1er septembre prévu par la Région quant à l’adoption des tarifs et des cartes de stationnement fixés par le plan régional de politique de stationnement (PRPS), apprend-on grâce à nos confrères de Brusselsnieuws. Aujourd’hui seules les communes de Berchem-Sainte-Agathe, Evere, Ixelles, Schaerbeek et Koekelberg ont confirmé à l’agence régionale de stationnement parking.brussels qu’elles respecteront le timing prévu. Le plan, lancé en 2009 par la précédente ministre en charge de la Mobilité, Brigitte Grouwels (CD&V), vise à harmoniser et simplifier les règles de stationnement en vigueur dans les 19 communes. Les usagers sont en effet aujourd’hui confrontés à une réglementation différente, dès lors qu’ils franchissent une frontière communale.
Le problème concerne notamment le tarif en voirie pour le stationnement de courte durée (deux heures de stationnement en zone verte coûtent 4 € à Bruxelles-Ville contre 2 € à Schaerbeek), le tarif des cartes de riverain (le 1er véhicule est gratuit à Anderlecht mais coûte 30€ à Saint-Josse) ou encore le nombre maximal de cartes de riverain par ménage (pas de limitation à Evere contre un maximum de cinq cartes à Woluwé-Saint-Lambert).
Les communes sont également censées proposer, d’ici le 16 septembre, un plan d’action communal de stationnement (PACS) qui détermine entre autres les différentes zones de stationnement. Là encore, l’immense majorité des entités locales ont déjà prévenu : elles ne seront pas prêtes.
Alors, que se passe-t-il ? Différentes communes contactées évoquent des délais impossibles à respecter, et soulignent également de nombreux points d’incertitude dont souffre le plan en question. À l’image de Magali Cornelissen (MR), échevine en charge de la Mobilité à Ganshoren, qui parle d’un plan " arbitraire " et qui indique "ne pas vouloir se fixer de dead-line ".
Eric Dubois, le directeur de parking.brussels, se veut constructif. "Je souhaite un dialogue constructif avec les différentes communes", explique-t-il. De son côté, le nouveau ministre de la Mobilité, Pascal Smet (SPA), se refuse actuellement à faire le moindre commentaire…
Aucune sanction ne sera appliquée
Si les communes disposaient d’un délai d’un an afin de mettre leur réglementation en conformité avec le PRPS, aucune sanction n’est prévue pour celles qui ne respecteront pas le délai du 1er septembre. Les communes qui, d’ici la mi-décembre, n’auront également pas communiqué à parking.brussels leur plan d’action communal de stationnement (PACS) doivent en principe également ne rien craindre. Une situation pour le moins curieuse que pointe l’échevin ucclois en charge du Stationnement, Jonathan Biermann (MR). " Car les PACS seront tous appliqués en une fois quand les 19 communes auront rendu leur plan…"
"Pas adapté aux réalités de terrain"
" On nous demande de mettre la charrue avant les bœufs ! Devoir adapter nos tarifs avant même l’élaboration du plan action communal de stationnement a quelque chose d’illogique. Cela aurait été plus logique de mener une réflexion globale au point de vue de la commune avant de fixer des règles." L’échevin ucclois en charge du Stationnement, Jonathan Biermann (MR), n’est pas tendre avec la mise en œuvre du plan régional de politique de stationnement (PRPS). Le bourgmestre jettois, Hervé Doyen (CDH), n’est pas moins sévère puisque celui-ci évoque un très grand nombre de zones d’ombre. "Il y a aujourd’hui beaucoup trop de problématiques qui ne sont pas réglées. Qu’en est-il, à titre d’exemple, des cartes de riverains ou de la future sectorisation ? Concernant ce point, la concertation est nulle part !"
Le maïeur de Forest, Marc-Jean Ghysels (PS), reproche, lui, à l’ancienne ministre Brigitte Grouwels (CD&V) d’avoir "accéléré la mise en place du plan sans tenir compte des remarques de ceux qui connaissent la pratique du terrain. La pression automobile n’est ainsi pas la même à Bruxelles-Ville et Forest…"
Même constat du côté de Magali Cornelissen (MR), échevine en charge de la Mobilité à Ganshoren, qui parle d’un plan "arbitraire ", et imaginé "de manière graphique et statistique qui ne corrrespond pas aux réalités de terrain".
Toutes les communes le jurent : elles trouvent l’idée d’une harmonisation des règlements excellente. Simplement, font-elles savoir, l’agence régionale de stationnement doit se montrer plus à leur écoute.
Une collaboration qu’affirme chercher plus que tout Eric Dubois, le directeur de l’agence en question, qui se dit " flexible . D evant chaque grand changement, il y a toujours des processus à résoudre. Il ne s’agit pas pour la Région d’être contre les communes, et le contraire est vrai aussi je l’espère".