Chastel: "Relever l'âge de la pension à 67 ans ? Pas à l'ordre du jour au MR"

La "Suédoise" est en train de se pencher actuellement sur le chapitre des pensions. Différentes pistes ont été proposées comme l'idée de relever l'âge légal de la pension à 66 ans en 2020 et 67 ans en 2030. Le MR n'en veut pas mais...

BELGA
Chastel: "Relever l'âge de la pension à 67 ans ? Pas à l'ordre du jour au MR"
©Photonews

Le système à points intégrant carrières et revenus intéresse la Suédoise

Le co-formateur Kris Peeters a qualifié mercredi de "très important" le rapport de la Commission pensions à l'heure où les négociateurs se penchent sur ce chapitre, l'un des derniers discuté en première lecture. Ce rapport contient "des éléments très importants qui figureront dans le prochain accord de gouvernement", a-t-il dit.

Un certain nombre de spécialistes se sont penchés durant un an sur le système des pensions à la demande des ministres Alexander De Croo (Open Vld) et Sabine Laruelle (MR). Ils ont proposé des pistes articulées autour de l'idée d'un système à points calculés en fonction de la durée de la carrière et des revenus engendrés. Une des pistes évoque même la possibilité de relever l'âge légal de la pension à 66 ans en 2020 et 67 ans en 2030.

L'idée de relever l'âge de la pension, à terme à 67 ans, "n'est pas à l'ordre du jour, en tout cas pas au MR", a indiqué mercredi le ministre sortant du Budget Olivier Chastel. Comme d'autres, celui-ci plaide pour un allongement de la carrière alors que l'âge moyen de départ est de 59 ans en Belgique contre 61 ou 62 ans dans bon nombre de pays européens. "Il existe des mécanismes pour allonger les carrières. Nous allons en discuter et voir ce qui est acceptable en fonction de l'épure budgétaire", a-t-il dit.

Il faut en effet pouvoir s'assurer que "les pensions pourront encore être payées à l'avenir", a expliqué Maggie De Block (Open Vld). "Le gouvernement sortant a déjà réalisé quelques avancées, il va falloir à présent préparer une grande réforme pour l'horizon 2030", a-t-elle confié. Parmi les pistes envisagées, la ministre libérale flamande entrevoit un allongement des carrières, l'organisation d'une assurance-groupe pour tous et un relèvement des pensions les plus basses, idée également défendue par le MR. "Mais pour cela, il faudra trouver de l'argent, le travail durera encore longtemps", a-t-elle averti, précisant que la volonté de la nouvelle coalition était de trouver des marges au maximum en réalisant des économies. L'heure n'est pas venue de chercher de nouvelles recettes.

De leur côté, les agents de l'Etat s'inquiètent du sort qui leur sera réservé alors que des mesures d'économies drastiques sont annoncées. Olivier Chastel a souligné que le MR n'entendait "pas toucher aux pensions des fonctionnaires" mais veiller à ce qu'il y ait "un équilibre entre l'ensemble des régimes".

En abordant mercredi le chapitre des pensions et du "progrès social" (revenu d'intégration, soins de santé...), les négociateurs arrivent petit à petit au bout d'une première lecture de la note censée servir de base au futur accord de gouvernement. Il restera en principe demain/jeudi l'énergie, le climat et la politique scientifique. Pour autant, la coalition suédoise en gestation est encore loin du compte. "Nous n'avons pas encore trouvé les 17,3 milliards d'euros" d'effort à réaliser durant la législature, a rappelé mercredi le coformateur Kris Peeters.

Ces derniers jours, différents partenaires se sont profilés en organisant dans la presse différentes fuites qui apparaissent comme autant de ballons d'essai: baisses de charges patronales sans cesse plus importantes, réforme fiscale... "Chaque demande est légitime mais il faut pour chacune d'elles se demander où on trouvera l'argent", a relativisé Kris Peeters.


Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...