Ligue des Champions : Anderlecht en appel

Dominique Paquet
Ligue des Champions : Anderlecht en appel
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A Lierre, la greffe Mornar n'a pas pris: et mercredi contre l'AS Roma ?

ANDERLECHT Accent croate, version Ivica Mornar. Haussement d'épaules et sourire fatalistes, conformes à l'ambiance qui règne depuis deux jours au Parc Astrid: la défaite concédée samedi au Lierse y a laissé des traces. Déclarations objectives, honnêtes même, car celui qui en est l'auteur est tout à fait conscient d'avoir, également, sa part de responsabilités dans cet échec: `Un attaquant qui ne marque pas, comme moi, doit forcément faire son autocritique. Je m'y emploie depuis ce week-end.´ A Lierre, la... greffe Mornar n'a pas pris. Au fait: pouvait-elle prendre compte tenu des circonstances, extrêmement délicates, dans lesquelles l'ancien Liégeois s'est produit ? Ivica Mornar ne répondra pas à cette question, `afin d'éviter de chercher des excuses, une démarche qui pourrait être mal interprétée au vu du contexte de cet off-day collectif´, suggérant, tout au plus, de suivre certaines pistes.
`Je ne puis que me répéter, affirme encore Ivica Mornar: à l'instar de mes partenaires, je plaide coupable. Au Lierse, je n'ai pas été à la hauteur. C'est tout.´
Ce qui fait défaut, aujourd'hui, à Ivica Mornar est, précisément, ce qui a contribué à asseoir sa réputation: les espaces. En s'obstinant à aligner le Croate dans une position axiale, Aimé Anthuenis ne fait rien fait d'autre que de brider le tempérament d'un joueur incapable d'évoluer dos au but. D'un strict point de vue tactique, Ivica Mornar n'est pas le successeur de Jan Koller. Il ne le sera d'ailleurs jamais. En clair, il pourrait être reproché à l'entraîneur bruxellois, non pas d'avoir poussé à l'achat du Croate mais de mal l'utiliser. Seulement voilà: le Waeslandien a-t-il réellement le choix? Visiblement, non. C'est, d'ailleurs, aussi l'avis d'Ivica Mornar...
`Actuellement, nous payons au prix fort, et moi le premier, les blessures de plusieurs titulaires.´
Devant, l'absence de Nenad Jestrovic pèse lourdement sur le rendement offensif des Bruxellois. Dans l'entrejeu, les indisponibilités simultanées de Walter Baseggio et d'Alin Stoica ont un effet tout aussi négatif: mal fagotée, la ligne médiane anderlechtoise n'appuie plus ceux qu'elle est censée soutenir, laissant ainsi Gilles De Bilde et Ivica Mornar trop esseulés pour être réellement efficaces. Et si tant est que le second nommé voudrait l'être (il n'aspire du reste qu'à cela!), le Croate n'est jamais aussi redoutable que lorsqu'il crée des brèches pour ses équipiers...
`J'affectionne ce rôle, effectivement. J'aime son côté fougueux. Ah, déstabiliser un adversaire en le prenant de vitesse: il n'y a rien de tel ! ´
Et l'AS Roma, dans tout cela: sa venue inquiète-t-elle Ivica Mornar ou, au contraire, ce dernier estime-t-il que ce rendez-vous européen tombe à pic pour une formation n'ayant strictement rien à perdre dans un affrontement aussi disproportionné ?
`Disons que c'est un peu des deux. Les Romains sont champions d'Italie en titre, une performance qui n'est pas à la portée de n'importe qui. Mais, c'est vrai: comme nous ne partons pas favoris, l'occasion est belle, pour Anderlecht, de tenter, et de réussir quelque chose face à un club qui, de toute manière, est nettement plus sous pression que nous. L'AS Roma est obligée de gagner. Ses joueurs demeurent sur de mauvais résultats, des résultats, en réalité, totalement indignes de leur rang et de leurs ambitions: dès lors, pourquoi ne profiterions-nous pas de leur désarroi ? ´
Demain, l'AS Roma sortira-t-elle de la crise, enfonçant un peu plus encore son hôte ou, au contraire, est-ce de celui-ci que viendra la surprise de cette deuxième journée de Ligue des Champions?
Ivica Mornar a fait son choix, persuadé qu'en football, tout peut aller très vite. Dans un sens comme dans l'autre: ce n'est pas parce que le Sporting a été mauvais au Lierse qu'il le sera ce mercredi. Reste à passer aux actes...

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