Grosse inquiétude dans les agences de voyages

Des annulations qui touchent plus le Moyen-Orient que les Etats-Unis

BRUXELLES Les attentats qui ont frappé les Etats-Unis et la promesse de représailles ont fait souffler un vent de panique sur le secteur du tourisme en Belgique. S’il est encore trop tôt pour mesurer l’impact à moyen et long terme sur certaines destinations (Amérique du Nord et Moyen-Orient), certaines réactions à chaud en disent déjà long sur la psychose qui a gagné certains voyageurs belges.
L’Union professionnelle des agences de voyage (Upav) a ainsi effectué une mini-enquête jeudi 13 et vendredi 14 septembre auprès de ses membres. Pour rappel les attentats avaient été commis le mardi 11.
84 agences de voyages ont renvoyé un questionnaire. 24 d’entre elles déclarent n’avoir reçu aucune demande d’annulation pour aucune destination. Les soixante autres ont reçu des demandes d’annulation: 10 agences pour les Usa ou le Canada, 20 agences pour la Méditerranée et le Moyen-Orient et 30 agences pour l’une ou l’autre de ces destinations.
"Les raisons invoquées par les clients sont la peur de prendre l’avion, et plus encore la crainte d’événements futurs ou d’actes de guerre dans les pays visités", note Christian Vanderwinnen, secrétaire général de l’Upav.
"Les attentats ont eu un impact sur les voyageurs mais on ne peut pas parler pour autant d’un raz-de-marée d’annulations. Car il ne faut pas confondre demande d’annulation et annulation proprement dite. Sur l’ensemble des cas cités, 30% des demandes ont débouché sur une annulation définitive et 70% ont vu les clients revenir sur leurs craintes et décider finalement de partir. Il y a un aspect émotionnel tout à fait légitime chez ces clients. Ils arrivaient relativement paniqués à l’agence, mais souvent une discussion avec le personnel de l’agence et quelques heures de réflexion les ont rassurés et faits changer d’avis. Le montant des frais d’annulation a constitué, dans la moitié des cas seulement une des raisons qui ont convaincu les clients de réaliser le voyage."
Pour l’ensemble des demandes d’annulation, les Etats-Unis ne sont pas, sauf à très court terme, la destination la plus touchée (seulement 40% des cas), mais bien le Moyen Orient avec plus de 50% des cas. Les destinations étaient notamment la Syrie, la Jordanie, l’Iran ou l’Egypte.
Pour Eric Collet de l’agence Usit Connection, spécialisée dans les destinations américaines, l’inquiétude des voyageurs est bien réelle mais aussi émotionnelle. "Les jours qui ont suivi les attentats, nos ventes de voyages vers l’Amérique du Nord ont fortement baissé. Je crois toutefois que le tourisme va reprendre vers les Etats-Unis et en particulier vers New York, qui reste une ville très attractive. La sécurité va y être davantage renforcée et je suis persuadé qu’on s’y sentira encore mieux qu’avant".