Un enfant belge dans le coma coincé au Liban

Michaël Kaibeck
Un enfant belge dans le coma coincé au Liban
©Bernard Demoulin

Électrocuté le 4 août, le petit Rabih doit être rapatrié pour bénéficier de soins adaptés

HAL Au début du mois de juillet, une partie de la famille Kermanchahani, les parents et leurs deux plus jeunes enfants, quitte Bruxelles pour aller passer des vacances dans leur pays d'origine: le Liban. En Belgique depuis 12 ans, la famille, naturalisée depuis environ quatre ans, va, comme cela arrive souvent dans les familles déracinées, rendre visite aux parents restés au pays. Les vacances se passaient comme un charme quand, en une seconde le 4 août dernier, tout a viré au cauchemar. Jouant avec des camarades dans les ruines laissées par la guerre qui a ravagé le pays durant de nombreuses années, le petit Rabih, qui a fêté son onzième anniversaire au mois de juillet, touche malencontreusement un câble électrique. Pas une simple prise de courant dénudée, non. Un câble à haute tension toujours alimenté et traînant à l'air libre. La sanction est immédiate: Rabih s'effondre électrocuté. Emmené à l'hôpital Sainte-Thérèse de Beyrouth, les médecins constatent que, bien que vivant, le coeur et le cerveau de Rabih sont virtuellement morts. Il est dans un coma profond qui nécessite des soins intensifs lourds. Or, malgré la fin de la guerre, les soins de santé libanais se trouvent dans le plus extrême dénuement.
Les parents ont donc décidé de faire rapatrier d'urgence leur fils par avion. Malheureusement, cela leur a été refusé. Et pour deux raisons: Lorsqu'ils sont arrivés en Belgique, les parents de Rabih ne parlant ni français, ni néerlandais, ont demandé à quelqu'un de faire les démarches nécessaires auprès des mutualités socialistes.
Mais cette personne a oublié de leur signaler que, pour bénéficier d'un éventuel rapatriement, il fallait payer une assurance complémentaire à laquelle ils n'ont par conséquent jamais cotisé. Donc la mutuelle leur a refusé le rapatriement. Quand bien même celui-ci aurait été accordé, l'hôpital de Beyrouth réclame le paiement de sa facture avant de laisser partir l'enfant. Une facture qui, à ce jour, s'élève au moins à 8.341 dollars et 42 cents et qui augmente chaque jour. `Alors que tout ce qu'on lui fait comme soin, c'est lui mettre un baxter et lui donner du valium!´, témoigne indignée, Amal, la soeur de Rabih.
La famille se retrouve donc coincée à Beyrouth pendant que leur fille et des amis se battent ici en Belgique pour tenter de trouver une solution la plus rapide possible car la vie de Rabih en dépend.
Après un combat de plus d'un mois, la mutuelle devrait quand même intervenir dans la facture de l'hôpital à concurrence de 70%. Mais avec le salaire de mécanicien automobile du père (ndlr: 48.000 francs bruts), le solde restera impossible à payer. D'autant plus que le rapatriement devra se faire par avion privé, ce qui devrait coûter entre 850.000 et 1,3 million de francs.
Une situation bien dramatique qui semble ne `pas émouvoir outre mesure le ministère des Affaires étrangères´.

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